[tuto] Encrage et hachures...

J'ai pensé à mettre ce post dans "Ressources extérieures" d'abord. Mais ça fait plusieurs fois ces derniers temps que plusieurs personnes parlent d'encrages, et façons d'utiliser des hachures... disent qu'ils galèrent avec ça ou ont du mal à utiliser les hachures comme ils voudraient...etc...

Bref, plutôt que disséminer les infos sur le sujet un peu partout, je me dis que c'est mieux de savoir qu'on peut les retrouver dans un topic.

Pour commencer...



Un petit rappel pour ceux qui chercheraient des infos sur les plumes et les encres qu'il y a un topic exprès ici :
Plumes et Encres, le topic.


Ensuite, j'en profite pour signaler un livre pile sur le sujet qu'a conseillé Virid :
"Rendering in Pen and Ink" d'Arthur L. Guptill





Et enfin, l'info que je voulais signaler au départ...
Le nouveau billet que vient de poster Vince sur son blog (de pinups) est très intéressant je trouve sur ce sujet (en plus du fait que les dessins soient beaux). C'est intéressant de voir les différentes façons qu'il utilise pour signifier les nuages, les vagues, les ombres de tout ça...etc...
billet de Vince avec plusieurs dessins à l'encre




voilà pour l'instant.
N'hésitez pas à compléter ce topic avec toutes infos intéressantes que vous trouveriez sur ce sujet
C'est fait pour.

Je voulais préciser ici quelque chose qui me semble important à propos de l'encrage.
J'y ai déjà fait allusion rapidement (avec les mêmes références que je vais utiliser) dans le topic de je-ne-sais-plus-qui... mais je voulais redire ça mieux ici.



Il y a -évidemment- différentes façons d'aborder l'encrage... plusieurs types d'encrages.
C'est vraiment une lapalissade, mais je le dis pour préciser un point particulier :
Ces histoires de "types de hachures"... "hachures croisées".... etc... peuvent nous pousser vers un style très soigné, très précis.
Mais ce n'est pas une obligation non plus.
Un amas de gribouilles ou des hachures rapides, très expressives peuvent parfois correspondre à l'effet qu'on veut obtenir... et donner la même valeur de gris d'ensemble qu'on aurait obtenu avec une trame très soignée et précise.

Bref.. tout dépend quel "style" ont veut adopter.
Pour appuyer ce propos, je met quelques dessins d'auteurs dont j'aime vraiment l'encrage, dans ces styles très différents.



Dans un style "précis" :


Ayoli / Erwann Brunn / "La méduse boulangère"









Vince / "Vive la France"







Je n'en met pas plus, vu que j'avais déjà donné le lien vers ses dessins plus haut.



Et donc...
Quelques exemples (que j'adore aussi personnellement) allant dans le sens d'un style plus rapide, plus "jeté"... (peut-être plus expressif ? Ca rend en tout cas autre chose... suivant ses goûts et son humeur, ça peut être intéressant de bosser aussi dans ce sens. A voir) :



Benjamin Flao / BD: "Mauvais Garçons".










Nicolas de Crecy / (il utilise différent styles suivant ses BDs. Mais j'associe ce style à son album "Journal d'un fantôme") / 500 dessins









ou encore...
Vincent Perriot / Dog / blog

Zongo -> Merci pour le partage , cela va me permettre d'avancer sur le sujet^^

Y a quand même un truc essentiel pour la lisibilité d'un dessin : c'est de hachurer dans le sens du volume (soit le long du volume, soit en travers, soit en spirale ...). On peut toujours essayer de prendre des libertés parfois, mais c'est un truc dont il faut avoir conscience dès le début, et avoir conscience du volume qu'on hachure/texture est crucial.   Donc gribouiller oui, mais pas gribouiller n'importe comment !
On observe bien un sens logique dans les hachures, qu'elles soient soignées ou "gribouillée", dans les exemples que tu montres ici. (l'aile de l'avion, le mouvements des vêtements, l'action, la direction des cheveux ..)

aaaah.. je ne suis pas si d'accord avec toi là dessus Virid
En fait il arrive de voir quelqu'un utiliser des hachures parallèles verticales ou horizontales (même à 45°) à un endroit où ça ne suit pas spécialement la forme (je faisais comme ça avant moi). Ca donne/renforce une sorte de verticalité/horizontalité au dessin alors un peu.

J'en profite parce qu'on a le même bouquin sous la main tous les deux ^^...

- page 248 du Cuptill : hachures verticales sur l'eau.

Certaines interprétations sont très libres :
- page 197 : le mur de droite.
- page 97 : le ciel au fond

voir par exemples les cubes de la page 56 ou les ronds de la page 60.
Ou même... sur la vidéo d'Alphonse Dunn que je mettais en ligne il y a pas longtemps : https://www.youtube.com/watch?v=X6497XcnavY&feature=youtu.be&list=UUoBapgfK_m6G7airg1rdn8w


Non mais après bien sur... je suis d'accord que la grande majorité des dessinateurs suivent la forme, et que ça rend en général mieux.
Mais bon... un peu de liberté, ça ne gène par forcément (sur des hachures serrée et régulières, et qui donnent le bon gris, ça peut ne pas se voir du tout, suivant l'endroit où c'est utilisé). C'est une question de choix personnel ensuite.
Mais c'est vrai aussi que dans les exemples que je montrai plus haut, tout le monde suit la forme (c'est clairement ce qu'on voit faire le plus souvent, car ça marche très bien).

C'est pour ça que je parlais de prendre des libertés.  
Je dis ça car beaucoup de débutants pensent qu'il suffit de gribouiller n'importe comment pour ombrer, il est donc important de le préciser c'est un principe fondamental.

hop ! c'est parti pour une méga-tartine !
Doonthie m'a demandé par PM...

.../...
Mais malheureusement je ne connais quasiment aucun artiste qui utilise l'encre... Et donc je me demandais, quels sont tes artistes de référence, tes principales sources d'inspiration pour l'encrage ? Histoire d'avoir une bonne base d'artistes pour avoir un bon nombre de références photos à étudier

Du coup je préfèrerai répondre sur le forum, des fois que ça serve à d'autres.
Déjà, il y a bien sur mes "artistes préférés"... cités plus haut. Je ne les re-citerai pas (ou peu). Mais je voulais aborder ça de façon plus générale... en citant quelques grands noms ou grandes tendances de l'encrage. Bien sur... Je ne suis pas du tout spécialiste du sujet hein !... donc c'est juste mes choix à moi, et n'hésitez pas à compléter le topic si vous pensez à d'autres dessinateurs que j'ai oublié.


J'aborderai ces "tendances"... "influences" dans leurs ordres chronologiques :







--------------- Influences part 1 : La gravure ---------------------

Une première source d'inspiration (une première "piste") évidente lorsqu'on pense à l'encrage -et la plus ancienne- est la gravure.
Beaucoup de dessinateurs plus récents ont étudiés les illustrations de Dürer, de Gustave Doré, et de plein d'autres pour réfléchir à comment exprimer les valeurs par l'unique trait noir (voir par des utilisations de patchs, textures, éponges...etc...).

Albrecht Dürer :




Gustave Doré :












Il y en a plein d'autres... Je me limite à ces deux là.
Le livre "Rendering in Pen & Ink" d'Arthur L. Guptill donne pas mal d'exemples de styles d'encrages surement influencés par la gravure, dans la façon d'utiliser le trait.


Un exemple d'illustrateur américain, que j'aime beaucoup, a avoir beaucoup utilisé ce type d'encrage est Berni Wrightson (il est toujours vivant hein... mais je dis "à avoir utilisé..." car ça fait un moment qu'il ne bosse plus de cette façon là d'après ce que je sais) .

Berni Wrightson (1948 - ) :













Plus ancien... Virid et Niconoko m'ont tout à l'heure fait découvrir un illustrateur américain que je ne connaissais pas du tout :

Franklin Booth (1874-1948) :













--------------- Influences part2 : Illustrateurs américains, première moitié du XXeme ---------------------


Une influence qui a été forte chez pas mal de dessinateurs (américains surtout... mais pas que) sont quelques grands illustrateurs américains de la fin du XIXeme.. début du XXeme. La plupart on travaillé dans le domaine publicitaire, affiches, couvertures de livres et de magazines...etc...


Charles Dana Gibson (1867-1944) :












James Montgomery Flagg (1877-1960) :













Je pensais à Norman Rockwell et à JC Leyendecker dans cette "mouvance" là... mais au final j'ai l'impression qu'ils ont assez peu travaillé en n&b, mais ont surtout fait des illustrations en couleurs (Plus de peinture que de dessin au trait).




Voilà... Je continue la suite demain.

Je précise... Ma façon de classer ces différents illustrateurs (mes têtes de chapitres) est totalement arbitraire bien sur, et pour certains dessinateurs, ça n'a pas toujours beaucoup de sens. Des illustrateurs actuels d'ailleurs sont influencés par n'importe lesquels d'entre eux aussi.
Dans cette façon d'ordonner les choses, il n'y a aucune idée de préférence ou de comparaison (aucun jugement de valeur bien sur)... C'est juste que c'est plus simple pour moi d'aborder ces illustrateurs chapitre par chapitre. Ca m'aide à y voir plus clair quoi

A demain ! (je réserve les deux posts suivants pour la suite).

----------- Influences part3 : Caniff, Raymond, Foster,... ---------------------




Avec ces trois auteurs, on peut vraiment parler des débuts de la bande dessinée en Amérique, car même si il y en avait déjà avant, ils ont tous les trois étés auteurs de très grands titres qui auront des succès retentissants et seront reconnus internationalement.
Ils influenceront énormément de dessinateurs à venir.



Milton Caniff (1907-1988) :

Il est -entre autre- le dessinateur de "Terry et les Pirates" et de "Steve Canyon". Des séries à succès qui paraitront sous forme de strips dans des grands journaux américains.
Je ne connais moi-même pas bien son oeuvre, mais je sais que des grands dessinateurs comme entre autre Hugo Pratt, Alberto Breccia ou Will Eisner (et bien d'autres) l'ont cité comme faisant partie de leurs influences.


















Alex Raymond (1909-1956) :

Créateur de Flash Gordon, comme de Buck Rogers (et d'autres séries moins connues).
Avec Hal Foster, je les connais tous les deux encore moins que Milton Caniff. Je ne dirai donc pas grand chose de plus sur eux... Je sais juste qu'ils sont des références qui ont influencées grands nombres de dessinateurs ensuite. Et ça peut toujours être intéressant de connaitre sur style de dessin et d'encrage.





















Hal Foster (1892-1982) :

Il a été un des dessinateurs à avoir travaillé sur Tarzan, et bien sur aussi le dessinateur de Prince Vaillant !
C'est marrant (et intéressant) de lire le wikipedia en anglais sur Foster... dans la partie "Influence and Legacy"...

Joe Kubert called Foster, Raymond and Milton Caniff the “three saints” of comic art in the 1930s and 40s.^[9] Several sources have identified early work by Joe Simon, Jack Kirby and Bob Kane as swipes from Foster,^[10][11][12] and Kirby claimed that he "cannibalized" Foster's style, among others.^[13] Kirby also stated that the character design for Etrigan the Demon was an homage to Foster, taken from a Prince Valiant strip.^[14] Wally Wood was "obsessed" with Foster's work, and began copying his newspaper strips at the age of two.^[15] Frank Frazetta called Foster's work on Tarzan “perfection, a landmark in American twentieth-century art that will never be surpassed."^[16] Among the many other artists who have cited Foster as an important influence are Carl Barks^[17] Steve Ditko,^[18] Mark Schultz,^[19] William Stout,^[20] Bill Ward,^[21] and Al Williamson.^[22] Williamson, who met Foster on a few occasions, described him as "a very stern gentleman, very stern, no nonsense. You could never call him Hal or Harold, it's Mr. Foster. ... you don't see that kind of people anymore, the ones that really command your respect."^[23]

Ca fait quand même un sacré paquet de grands noms de la Bd américaine a avoir été influencé par lui (et par ces 3 bonhommes)























----------- Influences part4 : Les "comics" américains ---------------------


Il y eu ensuite le "Golden Age" du comics, puis le "Silver Age"... quelques électrons libres comme Will Eisner (entre autres)... puis les années 70... 80... et d'autres grands noms.
Une première grande particularité de cette période sur la pratique aux états-unis, c'est que de plus en plus souvent l'encrage était confié à une autre personne que le dessinateur d'origine. Dans un soucis de rentabilité, on séparait les taches pour gagner en temps de production : Un dessinateur, un encreur, un coloriste, un lettreur, ...etc... (les comics fonctionnent toujours de cette façon, le plus souvent).

Une autre particularité, à mon avis, et c'est pour ça que je voulais en faire un "chapitre" à part, c'est que l'encrage a commencé à utiliser de plus en plus souvent les mêmes codes, la même technique... chez la plupart des encreurs (à quelques différences près... et à quelques exceptions près). On reconnait au premier coup d'oeil un encrage "type comics"... (un encrage à l'américaine... on appelle ça comme on veut. Si ça a une appellation officielle.. je ne la connais pas).

un exemple de livre qui parle spécifiquement de ce type d'encrage est "Encrage de Comics - Les secrets des maïtres"






Je ne le conseillerai pas forcément (enfin tout dépend ce qu'on cherche... à chacun de voir), car il montre un style très stéréotypé. Et à moins de vouloir vraiment encrer "type comics"... autant trouver son style à soi. Mais bon... On peut peut-être aussi faire sa petite cuisine avec ces techniques là et d'autres.
(Il y a quelques pages que je trouve toujours très chouettes, avec des exemples intéressants de types d'encrages. Mais ce sont maximum 10 pages sur l'ensemble du livre. J'en scannerai une page à la fin de ces posts tiens.)

Une des caractéristiques de ces encrages, est -entre autre- l'effet "dents de peigne", réalisé de façon ultra-soigneuse à la plume, au feutre ou au pinceau (en une fois, on en revenant sur son trait pour l'épaissir), qui sert pour les soft-edges.




Quelques exemples d'utilisation de ces "dents de peigne"...





Les dessinateurs ne manquent pas... d'autant plus que des fois l'encrage change suivant l'encreur qui bossait sur ces dessins à cette période là. Suivant l'encreur, on sent que celui ci se donne plus ou moins de libertés sur la représentation des ombres, et la technique qu'il utilise.

Steve Rude (dessinateur) :





Gary Martin (encrage) :







dessin Alan Davis... encrage Mark Farmer :






encrage Joe Rubinstein :




dessin Don Perlin, encrage Joe Rubinstein





Pencil & ink Rudy Nebres...





Dave Stevens :










dessin de John Buscema, encrage John Beatty





Bref... je m’arrête là.
Les exemples sont légion.

Mon regard personnel sur la chose est très partagé. Ca me semble souvent un style très très rigoureux, super soigné (aux antipodes d'une recherche de fluidité, de gestuelle, de spontanéité). Mais il faut bien reconnaitre qu'un bel encrage de ce type... ça a souvent la méga classe ^^
On sent très bien que divers dessinateurs plus récents ont grandis avec cette "école".
C'est par exemple le cas de Vince (et Stan) dont j'aime beaucoup le style (les dessins les plus récents de son blog ne montrent pas du tout ces types d'encrages. Il faut remonter voir les plus vieux).


Quelques grands noms dont je suis particulièrement fan...


Bien sur, Will Eisner (1917-2005) :








Il prendra plus de liberté dans son trait comme dans son encrage, plus tard dans sa vie (après avoir laissé de côté le Spirit)...








On peut difficilement ne pas citer Mike Mignola, il a tellement de fans (et c'est justifié) partout ^^ :

----------- Influences part5 : Et après ?,... ---------------------




Le bon côté de ces dernières années, c'est qu'absolument tout est possible désormais en terme de style et de technique.
On peut très bien choisir la rigueur d'un style très précis et soigné... influencé par la gravure, les comics américains, ou autre... Comme on peut parfaitement choisir d'encrer de façon très libre, avec un maximum de gestuelle, d'expressivité... En collant moins à son crayonné.

Les influences aussi sont encore plus diverses qu'avant. Je n'ai pas parlé de la ligne claire franco-belge... des mangas... etc... Mais là aussi il y a de quoi faire.



Quelques exemples comme ça (je re-citerai des auteurs que j'avais mis dans le tout premier post, parce que j'aime particulièrement leur taf ^^)...



Katsuhiro Otomo :







Kim Jung Gi :




















Sergio Toppi, bien sur ^^ Dont tu as parlé Doonthie (je met juste 1 dessin...)





Hugo Pratt :








Alberto Breccia :












Dino Battaglia :










Et de façon encore plus expressive et plus de gestuelle (mais un aspect plus "brouillon".. on aime ou on aime pas.. c'est suivant les goûts)... les auteurs que j'avais cités au début du topic (du coup je ne met qu'un seul dessin de chaque) :


Benjamin Flao :




Nicolas de Crecy :





Vincent Perriot :






et plein d'autres...


Voilà !
Je m’arrête là pour cette série de posts "Influences".
Je vais conclure sur mon analyse de tout ça, et répondre à ton nouveau PM Doonthie, sur un nouveau post à la fin du topic ^^

J'espère que tout ça servira/intéressera du monde ici N'hésitez ps à faire part de vos références ou à compléter celles là.

Merci pour ce post !  Vraiment géniales toutes ces références, ça confirme mon envie de travailler mon encrage  
Je viens de me rappeler de deux artistes italiens aussi, Hugo Pratt et Sergio Toppi, eux aussi sont très bons, je suis complètement fan du travail de Toppi personnellement : 











Bref... me voilà avec plein d'études d'encrage à faire moi

ah oui c'est un dieu Toppi 
Par contre... de préférence, attendez juste après demain pour donner plus de ref d'auteurs svp. Car sinon vous allez peut-être parler d'auteurs que je voulais mettre dans la suite de mon post... Du coup il servira plus à grand chose. Ca serait un peu con ^^

J'en ai par pour longtemps hein. Je fini tout ça demain.

Ahha désolé Zongo

Pas de probs Doonthie ^^
Voilà ! j'ai fini mes posts "influences" donc. J'ai cité Toppi rapidement... car effectivement, c'est vraiment un très très bon (puis il a un style qui n'appartient qu'à lui).

Alors... Sinon j'ai vu que tu m'as posé une nouvelle question
Je vais essayer d'y répondre comme je peux. D'ailleurs ça me permettra de rajouter un peu en vrac ce que je tire des influences citées plus haut (Ca fera un peu une sorte de conclusion à mes posts).

Doonthie a écrit:.../...
J'en profite aussi pour te demander... Quelle est ta réflexion quand tu fais une étude de maître ? Là je suis en train de faire une étude d'un dessin de Toppi, et j'ai pas l'impression d'apprendre grand chose... Quelles sont les questions à se poser, les réflexions à avoir pour comprendre vraiment ce qu'on fait et en tirer un apprentissage ?

Alooors...
Déjà, les "études de maître", en tentant de reproduire tel quel l'illus d'un grand dessinateur... Je n'en ai jamais fait encore ^^ Virid me tape régulièrement sur les doigts à cause de ça d'ailleurs
Mais par contre, j'ai plein de fois pris de temps de vraiment regarder, étudier, ces dessins. Bien regarder comment ils procèdent, et d'essayer de réutiliser cette technique sur un dessin à moi ensuite (J'ai juste du mal à me motiver de dessiner d'après un dessin dont l'idée ne vient pas de moi. Ca me retire toute envie d'aller plus loin :/).


Par contre... Quelles sont les réflexions que je tire de tout ça ? les questions à ce poser ?... Alors là, je peux te répondre.

Déjà...
Je dirai, que le principal ! Vraiment... Ce qu'il faut considérer en premier (et ce dont il faut essayer de garder conscience tout du long) : Ce sont les valeurs générales de ton dessin. (mais je vais laisser ça de côté là... car la compo, ça reste vrai pour toutes les techniques, et puis c'est un autre sujet ^^).
Pense avant tout : valeurs.
Si tu bosses sur ordi, dézoome à fond pour mieux voir les placements des valeurs... les zones.
Si tu bosses en tradi, lève toi de ta chaise, pose ton dessin quelque part, et regarde le de plus loin.
Autre truc super utile : Plisse les yeux pour naturellement ne plus trop voir les détails, mais ne distinguer plus que les grandes zones de valeurs.

Ca... c'est le principal à mon avis. Car c'est ce qui fera à la fin que ton illus est réussie ou pas... et qu'elle exprime ce que tu avais envie d'exprimer au départ.
Ensuite... la technique utilisée pour exprimer ces valeurs, c'est presque secondaire.
Garde toujours ça à l'esprit.

Je vois trois considérations à prendre en compte... 3 considérations qui s'entrecroisent et sont liées les unes aux autres (enfin il y en a au moins trois quoi) pour réfléchir au type de représentation que tu vas choisir ensuite :



1) Si tu as envie d'aller vers un style d'expression plus ou moins précis/soigné ou expressif/gestuelle
(c'est moi qui appelle ça comme ça, mais on pourra préférer dire ça autrement bien sur).

Alors là.. rien de plus subjectif. Et personnellement... je me bat à hésiter et à naviguer entre les deux depuis des années ^^
(Avec une tendance naturelle à pencher vers le soigné/précis... pour lequel j'ai sans doute des facilités de patience et de minutie, mais qui me repousse aussi par moment).

Un style très soigné, appliqué, à la Otomo, (l’extrême que je me fais de cette idée étant Schuiten par exemple), Gustave Doré, Franklin Booth, et plein d'autres que j'ai cité plus haut... peut-être magnifique bien évidemment. Mais ça peut parfois avoir aussi un côté un peu froid, figé. Ca peut manquer de vie.
Enfin tout dépend de ce qu'on recherche bien entendu, et de ce qu'on veut exprimer sur telle ou telle illustration.
J'englobe là dedans des styles d'encrages "comics américains" qui parfois peuvent être très "scolaire" dans leur réalisation. un vrai travail de mouche... à faire les ombres d'une coiffure cheveux par cheveux...etc...

Un style plus expressif, avec plus de gestuelle peut rendre vraiment génial parfois pour exprimer d'autres choses. La vie d'un endroit... des gens qui dansent, discutent, boivent dans un bar... sortent du métro...
Mais encore faut il être capable d'avoir un tel style.
Ca peut aussi avoir un côté assez casse gueule, et pour un Flao, de Crecy, Perriot ou autres... il y a des pelletés d'autres dessinateurs dont l'encrage rapide et expressif fera peut-être "brouillon", "sale", "mal assuré". Par exemple... (Mais c'est totalement un avis personnel hein)... Je n'ai jamais aimé le dessin tremblotant de Joan Sfarr. C'est expressif ok. Mais je n'accroche pas du tout.

voilà.
C'est un premier axe de réflexion.



2) Quel outil choisir ?

Ce deuxième axe de réflexion est directement lié au premier. Car l'outil avec lequel tu dessines ou peins a beaucoup de chances de modifier ton trait... d'influencer ta façon de dessiner.
De mon expérience personnelle... Je dirai que la plume -si j'adore cette technique- a tout de même le défaut (ou l'avantage) d'accrocher un peu au papier. Même après avoir essayé plein de plumes différentes... Je n'ai jamais réussi à garder avec une plume la fluidité que je peux avoir avec un feutre fin ou avec un pinceau (ou avec un calame).
Le pinceau étant l’extrême du l'outil souple et fluide.

En même temps... cet aspect très particulier d'accroche de la plume peut très bien avoir un effet positif sur ton dessin. Il peut par exemple encourager à un style assez "anguleux"... une sorte de gestuelle carrée... qui rend super bien chez certains dessinateurs.
Ou encore, pour des dessinateurs minutieux, précis, qui prenne leur temps sur leur encrage... la plume ne pose plus aucun problème alors.

Dernière chose : Réfléchi aussi en terme de mélange de techniques.
On peut exprimer encore autre chose en choisissant d'enrichir un encrage à la plume (par exemple)... avec un lavis d'encre au pinceau... au brou de noix, ou d'aquarelle.
Ca vaut même le coup de tester des "techniques mixtes". Pourquoi pas un trait/plume + lavis + rehauts à la gouache ou à l'acrylique à la fin ?
Enfin... On peut aussi très bien choisir volontairement de rester entièrement au trait, car là aussi ça peut exprimer autre chose. Des styles comme celui de Toppi correspondent assez bien à ça par exemple. C'est avant tout du trait, du trait, et encore du trait... Et si il y a des zones franchement noires, on a souvent l'impression qu'elles naissent d'un foisonnement de traits noirs plus que d'un réel aplat.




C'est à toi de voir.
Et tu n'est d'ailleurs pas obligé de t’arrêter sur un outil précis.
Pour ma part, je continue de dessiner beaucoup à la plume, mais j'ai souvent du plaisir à reprendre un feutre tubulaire en main... où d'un seul coup la pointe me semble glisser toute seule sur le papier
J'utilise de plus en plus souvent les deux ensemble d'ailleurs... dans un soucis de variation d'épaisseur de trait.
La plume que j'utilise de plus souvent varie très peu d'épaisseur de trait, et son trait garde toujours une certaine épaisseur (1mm peut-être... par là). Du coup j'aime parfois bien prendre un feutre tubulaire 0,05 à côté pour traiter différemment certaines zones.

Le feutre plume peut aussi être un outil très intéressant à tester.




3) Comment représenter tes gris ? Et vas tu faire des "gris" ?

Voilà mon troisième grand axe de réflexion sur le sujet.
Un encrage... C'est avant tout du noir... du blanc (le blanc du papier)... et....
Bah en fait, on pourrait déjà s’arrêter là.

Si c'est ce que tu as envie d'exprimer. Si c'est un style qui te convient. Tu peux très bien tout traiter uniquement en zones noires et blanches franches.
Après tout, si tu regardes certains dessins de Mike Mignola, d'Hugo Pratt, et d'autres.. on rentre parfaitement dans ce cas là.







Par contre... Tu peux préférer, et choisir, traiter tes encrages et noir et blanc, et avec des zones de gris... pour exprimer différentes types de luminosité et avoir plus de liberté dans tes éclairages et tes ombres.
Je vois deux grandes catégories dans ce registre là :

a) Du noir, du blanc, et un nombre de gris bien précis.
On voit très fréquemment des illus en noir et blanc, et avec un gris ou deux. Niveau impression papier, ça a l'avantage de ne couter pas cher, car le gris est fait avec une trame de petits points noirs.

Black FRog :







Jacques Tardi :





Jacques Tardi encore.. 2 gris ce coup ci :








Là aussi ça vaut le coup de tester ça, et de voir si tu aimes ou pas.
On peut imaginer utiliser ça de pas mal de façons différentes... par exemple en faisant le notan d'un nu en noir franc.. et la zone dans l'ombre en gris.
tu peux faire le (ou les) gris au marqueur... à la trame letraset (à l'ancienne ^^) .... ou avec un lavis uni...
a voir quoi.



b) Du noir, du blanc... et exprimer tous les gris que l'on veut.

Là aussi ça demande réflexion, car -encore une fois- tu as plein de possibilités différentes pour faire ça.
La première qui me vient à l'esprit... est la hachure. Tu peux très bien tout faire entièrement au trait, et exprimer toutes les valeurs intermédiaires de gris (et même faire un dégradé) par l'emploi de hachures plus ou moins épaisses ou espacées (repenser à l'effet "dents de peigne" des comics). Ou par la superposition de plus ou moins de trames de hachures différentes les uns sur les autres.


Quelques exemples :


Je ne donne pas d'exemple de zone grisée par l'emploi de hachures "dents de peigne"... je pense que tout le monde a compris le principe (revoir les images plus haut).


Le portrait de Toppi... bon exemple de hachures croisées.



Une vidéo très intéressante, qui montre très clairement un exemple d'utilisation de cross-hatching/ hachure croisée :




Sur cette vidéo par contre, le gars applique ses hachures de façon très ordonnées et systématiques : horizontales... puis à 45°... 90°...etc...
Non seulement ce n'est pas du tout une nécessité (beaucoup de dessinateurs placent la couche supplémentaire de hachures "au feeling". Puis surtout, j'ai lu quelque part un conseil avec lequel je suis assez d'accord : J'évite de placer une seconde couche de hachures à 90° d'une précédente, car l'effet de "grille" qu'on obtient ne se lit pas toujours très bien. Ca fonctionne moins bien j'ai l'impression que de mettre des hachures de 10° à 45° de la précédente.

Tout ça... ce sont des "trucs" visuels dont vous vous rendrez compte à l'emploi. Certaines formes et longueurs de trames "vibrent"... ne se lisent pas bien ou rendent juste pas belles. Guptill (je crois que c'est lui ? si je me rappelle bien) parlait par exemple du fait que suivant l'espace dans lequel rentre notre trame de hachures... il ne faut pas que l'espace entre chaque hachure soit trop grand, ni que les hachures elles mêmes soient trop épaisses.
Effectivement... arrivé à une certaine taille, les hachures peuvent se lire visuellement comme un trait de contour (et plus comme une trame), et alors on perd en lisibilité du dessin.


Autre façon de "griser" des zones... On peut parfaitement (ça peut même être très bien de faire ça) griser une zone en utilisant pas de hachures, mais en créant une trame à l'aide d'une texture, de petits motifs répétés, ou même de points ou de taches.

Erwann Brun/AYoli utilise fréquemment ça. Il défini ses zones ombrées pas juste avec des hachures "de base" mais en représentant le motif de la texture du matériaux.








Il utilise couramment aussi des hachures arrondies... ce qui donne d'autant plus un sens du volume pour des surfaces rondes.




Un truc parfait pour s'entrainer à ça est l'exercice qu'avait donné Niconoko ici :
http://www.illustration-forum.com/t582-planing-d-entrainement-aux-croquis



On voit qu'il peut y avoir trois façons (au moins) d'éclaircir une trame :
- moins appuyer sur le feutre.
- plus espacer la trame (ou certains éléments de la trame).
- ou augmenter l'épaisseur des traits dans la zone la plus sombre.
Ou encore un peu de tout ça... faites votre tambouille !


Avec Dino Battaglia, on a un bon exemple de personne qui utilise toute sorte de techniques (points... éponge ?... chiffon ?... truc qu'on frotte avec de l'encre dessus...) pour griser certains endroits :





Dernière remarque :
Je pense que rien n'oblige vraiment à rentrer dans un exercice trop formaté et précis lorsqu'on veut griser des parties ombrées d'une illus avec des hachures. Et je pense que c'est quelque chose de bien à garder à l'esprit (ça donne de la liberté).
Ca nous ramène du coup à ce que je disais au tout début :

Je dirai, que le principal ! Vraiment... Ce qu'il faut considérer en premier (et ce dont il faut essayer de garder conscience tout du long) : Ce sont les valeurs générales de ton dessin.

Le principal, est vraiment avant tout la valeur de gris que vous allez définir dans chaque zone de votre dessin (enfin c'est mon avis).
Du coup... pourquoi ne pas griser une zone avec des gribouillis-n'importe-comment ? Et pourquoi pas hein ? ^^
Bien sur, je prend le cas extrême là... Mais si on regarde des dessins de Nicolas de Crecy ou Vincent Perriot que j'avais mis au tout début, on sent que si ils ont tendance tout de même le plus souvent à faire leurs hachures dans un sens qui a un rapport avec l'objet ou la direction d'un mouvement... Ils prennent quand même vachement de liberté dans la façon de les faire : Ils s'en foutent complètement de faire des beaux traits paralèlles... propres...etc... c'est pas le but.









Mais le sens et le type de trame peut aussi parfois avoir son importance.
Dans ce dessin fait en 2014... je m'étais rendu compte (honnêtement, je ne me rappelle plus du tout si c'était volontaire ou pas) que le sens des hachures que j'avais faites dans le ciel renforçait l'idée qu'il pleuvait. De même que les petits traits horizontaux sur l'eau font penser aux marques des gouttes d'eaux qui viennent taper sur la surface du fleuve.


Donc.. je dirai qu'il faut faire gaffe à ça.
Ca peut à la fois être bien de garder un peu de liberté dans la représentation, et de ne pas tomber dans quelque chose de trop sage et formaté... Mais d'un autre côté... si on peut se servir de la texture d'un matériaux, du sens de la fibre, ou de la direction d'avancement d'une voiture pour dessiner notre trame, autant s'en servir si ça aide à la compréhension.
Et surtout !... Gaffe à l'inverse !!... Gaffe de na pas donner un sens non voulu (faire un contre-sens) à cause du sens de trame utilisé.
(Si je ne voulais pas qu'il pleuve dans mon paysage de bord de Loire... et bah, ça serait raté ^^).



Pour finir... en vrac...

https://www.google.fr/search?q=drawing+ink&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0CAcQ_AUoAWoVChMI1OiDmJyDyAIVhlYaCh2DyQnp&biw=1486&bih=854

http://www.creativebloq.com/illustration/examples-ink-drawings-1131705

https://www.google.fr/search?q=best+inkers&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0CAcQ_AUoAWoVChMI79TI1p2DyAIVS1saCh3RnAf2&biw=1486&bih=854

Post très intéressant un grand merci pour avoir pris le temps d'écrire tout ça ! Ça m'éclaire beaucoup sur les différentes possibilités de l'encrage. Notamment quand tu parles de style et d'outil, la manière dont ils sont liés... Pour les hachures j'ai déjà entendu aussi qu'il ne fallait pas avoir cet effet de "grille", d'ailleurs on en retrouve assez peu des comme ça, elles ont tendance à écraser un peu les volumes. Et je n'ai jamais trop accroché aux effets de "trame letraset" comme on peut en voir dans pas mal de dessins, je trouve que c'est trop souvent utilisé de manière maladroite. 

Je prends note pour tous les conseils concernant la réflexion et les apprentissages à tirer des dessins de maîtres, ça va bien m'aider pour apprendre correctement

je copie-colle ici ton post Yumé... car c'est parfaitement dans le sujet :

Yumérêves a écrit:Une superbe petite video d'encrage tradi avec pleins de petites astuces, je n'ai pas encore regardé en entier mais j'y compte bien et rien que les premiere minutes suffisent à lui fournir une place dans ce topic

On est vraiment complètement là dans un encrage type "comics américain" classique... Très laborieux, précis, soigné (souvent effectué à partir d'un crayonné extrêmement précis). Ce ne sera certainement pas la tasse de thé de tout le monde... Mais c'est toujours intéressant de voir comment un pro procède.

Ca me surprend que tu dis que c'est précis et laborieux, car il se repose aussi beaucoup sur la gestuelle, le brushwork comme en peinture en fait, et même si le croquis est précis, ca reste un guide et il ne fait pas du repassage/remplissage comme j'ai vu certains artistes faire. 
L'encrage c'est forcément long et laborieux j'ai envie de dire, enfin pour une personne pressée comme moi, je trouve ! ^^

Je suis dacodac avec Aurore
"ça reste un guide il ne fait pas du repassage/remplissage" et j'ajouterai COLORIAGE

ah oui... hmmm... je sais pas comment dire ça alors.
Disons, qu'en effet, la gestuelle rentre en compte, vu qu'il bosse au pinceau et qu'il utilise à fond le sens et le geste qu'il fait avec.
J'ai sans doute pas employé les bons termes... ou disons que pour moi, l'un n’empêche pas l'autre : Il y a de la gestuelle oui... Mais ça reste pour moi un style très très précis (regarde comment il fait l'encrage de son spider man et à quelle vitesse... super lente et soignée. On sent bien que chaque "tache" de noir est exactement là où il veut et de la forme qu'il veut. Il n'y quasiment pas de place pour le hasard.).. C'est ce que je voulais dire par "laborieux".
Mais ce terme peut sonner trop péjoratif. C'était pas un bon choix

Il y a aussi des types d'encrages plus rapides. Même si l'encrage de la totalité d'une illus reste toujours long je pense... Des encrages type "Flao/Perriot/De Crecy...etc..." sont pour moi moins dans la précision quoi.

PS: bon puis c'était con ma remarque qui m'apporte rien   désolé. De toute façon, ce type d'encrage... il y aura bien sur des gens à qui ça ne conviendra pas, comme autant d'autres a qui ça conviendra parfaitement ^^. Chacun ses préférences.

Mais non, ne soit pas désolé !  

Je voulais juste comprendre pourquoi tu disais ça, et effectivement si tu compares avec un style d'encrage jeté, y a peut-être une différence dans l'exécution. Mais dans ma tête un encrage ça prendra toujours beaucoup de temps et de soin. 
Au fait, as-tu des vidéos de l'execution de ce genre de dessin ? J'aimerais vraiment bien les voir travailler ca m'intrigue. Je sais que parfois une peinture ou un dessin "jeté" donne l'impression d'avoir été réalisé très vite (même le Wolverine de la vidéo donne cette impression) alors que tout est posément pensé et calculé justement pour économiser les traits et les placer là où on veut, même de façon désordonnée.
En tout cas moi, peut importe le style à chaque fois que je fais un dessin ou un encrage, je me dit toujours que je ferai ça "vite fait" et je déchante rapidement !
D'ailleurs je ne trouve pas le Spider-man extrêmement long à se faire. Et si on regarde d'autres style, comme Boulet, pareil il ne fait pas ça en deux coups de cuillère à pot 
 
et encore il va vite parce qu'il a de la bouteille (d'encre ? euhaha !... pardon.) !

On est sans doute beaucoup à rêver pondre un encrage en 5 min, mais je sais pas si c'est vraiment possible ^^

Virid Rain a écrit:Mais non, ne soit pas désolé !

ahah ^^ Non mais en me relisant plus tard... je me disais vraiment que cette phrase n'avait strictement aucun intérêt
Mais bon... comme des posts ensuite en parlaient, je pouvais plus l'effacer ahah. piégé ! Faut juste pas écrire directement tout ce qui me passe par la tête (comme je le fais trop souvent) et réfléchir avant de taper

Bref !....

Virid Rain a écrit:Au fait, as-tu des vidéos de l'execution de ce genre de dessin ? J'aimerais vraiment bien les voir travailler ca m'intrigue.

Malheureusement non :/ J'en ai cherché là, des dessinateurs dont je parlais, mais je n'en trouve pas.
En tout cas celle de Boulet est vraiment super intéressante. On a tellement l'habitude de voir ses dessins en accéléré, alors qu'à vitesse normale, ça n'a vraiment plus rien à voir. Je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse ça si lentement (il avance pas ! pff quel naze ce Boulet ! ).
Non mais pas contre... le style de Boulet reste un style très précis en effet. Et j'ai du mal à croire (mais peut-être à tort) que des dessins qui ont parfois un côté très brouillon, comme ceux d'un De Crecy ou Flao... demandent une application aussi lente pour chaque trait.
Le style d'encrage "comics américain" est forcément très très lent à mon avis (particulièrement quoi)... parce que non seulement la position de chaque trait a son importance, mais l’épaisseur (et les changements d'épaisseur) de chaque trait a tout autant d'importance. C'est un contrainte qu'impose la technique "dents de peigne".
En regardant une planche originale de comic book (enfin une qui a ce type d'encrage...), ce côté ultra-précis et soigné saute aux yeux je trouve. On est pas dans le même type de dessin qu'un Pratt ou qu'un Tardi par exemple quoi.

enfin bon...
voilà en gros mes impressions
Mais je me fais peut-être une fausse idée et ils mettent peut-être tous un soin très lent dans chaque trait. C'est possible aussi.


hop ! une petite vidéo de plus... même si lui il fait ses gris aux lavis.

j'ai enfin pris le temps de lire ce vaste mais très interessant sujet.
Une question me vient à l'esprit, le sujet ne concerne que l'encrage des hachures? ou il peut aussi contenir les lignes de contours qui sont une partie importante dans l'encrage également?

Ah non ! Surtout pas les contours !!
tu te crois où ??!


hehe désolé.

Non mais tout à fait hein Les contours font complètement partis de l'encrage. T'es 100% dans le sujet donc n'hésite pas à apporter de l'eau au moulin. (D'ailleurs le topic n'est pas du tout spécialement sur les hachures, vu qu'au début je parlais des techniques où on définit les ombres par zones noires unies... et aussi par aplats de gris....etc..).

Il se peut que j'amène mon grain de sel alors, je verrais si j'ai le temps d'apporter quelque chose.

Même si ses encrages sont moins connus, il y'a un artiste que j'admire souvent dans le domaine c'est frazzetta

Autrement concernant le trait de contour, il y'a plusieures manieres de l'aborder:


On peut utiliser un trait de taille fixe principalement à partir de crayons de types rotring en tradi mais aussi à la plume pour ce faire il "suffit" de garder une pression identique tout au long du trait .Avec une mine pouvant être très fine ou très large.
C'est un outil assez sur car mis à part un geste de tracé il ne va pas demander à ce que l'on varie sa pression .
un exemple qui me vient à l'esprit même si je ne suis pas sur que ce soit l'outil utilisé, mais dragon ball fonctionne sur ce type de trait


Il y'a ensuite les traits à "ondulations" qui peuvent s'obtenir avec un pinceau ou avec une plume.
La plume va avoir un trait avec une épaisseur qui va varier mais assez peu, ce qui en permet un controle assez facile de par la rigidité de la plume néanmoins vous aurez souvent à changer de plume si vous souhaitez avoir beaucoup d'épaisseurs de traits différentes dans vos images.
Le pinceau quand à lui vous offre un panel d'épaisseurs très large par le fait que les poils sont très souples. C'est aussi l'outil le plus difficile à maitriser car il demande de gérer à la fois la vitesse de tracé et la pression sur le pinceau de manière assez extreme.Mais il offre une ondulation de traits très variable, ceux qui le maitrisent à la perfection peuvent aller jusqu'à reproduire un trait fixe c'est donc l'outil le plus polyvalent pour le trait mais sa demande de maitrise ardue le rend aussi moins utilisé que la plume en général.
il y'a aussi des crayon feutres qui permettent des ondulations de traits mais je trouve vraiment leur trait trop aproximatif pour pouvoir remplacer un de ces outils correctement autrement que pour des croquis pris sur le vif. en général leur variation et leur rigidité s'aparente à la plume avec un trait à très faible pression tout de même assez large.
Il y'a une vidéo que j'avait trouvé très interessante la dessus:
https://www.youtube.com/watch?v=xALYjlDJPWU

une video alliant pinceau et plume:
https://www.youtube.com/watch?v=29agoOPQogo&index=30&list=PLwAX47Yx3IbD2lmRkbew4HZuE3hG2eMdU

Autrement j'essaierais d'agrémenter d'image représentant des rendus de ces outils.

Certains fonctionnent aussi avec un crayon papier, ca fonctionne aussi il suffira simplement de faire quelques manipulations ensuite pour rendre le trait plus noir comme une photocopie ou passer sur le pc. Ca permet un trait plus granuleux et donc je pense d'essayer de garder le côté vivant du croquis au crayon de bois, car c'est souvent ce que l'on pert à l'encrage.

Hier j'ai découvert un nouvel outil interessant l'outil servant principalement à la calligraphie si je ne me trompe pas qui permet des variétés interessantes.
https://www.youtube.com/watch?v=TbQgFbbFCtc&index=29&list=PLwAX47Yx3IbD2lmRkbew4HZuE3hG2eMdU

L'idéal selon moi est de ne pas rester cantonné à un outil et asseyer de varier ses outils suivant les besoin, l'effait d'un trait à ondulation d'une plume ou fait avec un pinceau sera différent et ça permet une richesse plus grande.

Je ne pensais pas en avoir autant à dire, et le pire c'est que je peux aborder un autre chapitre qui va être le numérique, et un autre qui va être la gestion des traits dans le dessin lui même.